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Cancer de l’endomètre nouveaux traitements 2023

Cancer de l’endomètre : les derniers traitements

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Le cancer de l’utérus (aussi appelé cancer de l’endomètre), cancer gynécologique le plus fréquemment rencontré chez la femme en France -après le cancer du sein- pourrait très bientôt bénéficier de nouveaux traitements révolutionnaires.

Après avoir longtemps souffert du désintérêt de la sphère oncologique, restant sans avancées majeures durant plus de trois décennies, il a fait l’objet, en 2020, d’une nouvelle étude à même de changer l’avenir des patientes actuellement coincées dans une impasse thérapeutique.

Pour cause, si le pronostic de cette maladie à un stade localisé est bon, la prise en charge des cancers de l’endomètre récidivants et de stade plus avancé est actuellement très insatisfaisante, et bien des patientes, souvent âgées et fragiles, se retrouvent contraintes à l’errance thérapeutique.

Lire aussi notre article sur les stades du cancer de l’utérus

 

Le cancer de l’utérus, qu’est-ce que c’est ?

Le cancer de l’utérus est une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules composant les muqueuses de la paroi interne de l’utérus, l’utérus.  On parle parfois de cancer du corps de l’utérus, bien que cette appellation puisse engendrer une confusion avec le cancer du col de l’utérus, une pathologie toute différente.

Le cancer de l’utérus touche préférentiellement les femmes âgées, après la ménopause. L’âge moyen au diagnostic est de 68 ans en France. C’est un cancer fréquent, qui se hisse au quatrième rang des cancers les plus couramment observés chez la femme en France, après le cancer du sein, le cancer colorectal et le cancer du poumon.

Le cancer de l'utérusLorsqu’il est diagnostiqué à un stade précoce, c’est un cancer de bon pronostic, car il peut alors être traité chirurgicalement avec une grande efficacité.

L’utérus étant un organe non vital et non fonctionnel chez la femme ménopausée, le chirurgien dispose d’une grande marge de manœuvre et peut souvent pratiquer une chirurgie radicale (hystérectomie, ablation de l’utérus dans sa totalité) sans altérer la qualité de vie de la patiente.

La prise en charge du cancer de l’utérus de stade avancé et récidivant est plus délicate. À l’heure actuelle, la chimiothérapie et l’hormonothérapie sont quasiment les seuls traitements disponibles, pour des résultats très mitigés.

Un état de fait qui pourrait changer très prochainement avec les résultats extrêmement prometteurs de l’étude Keynote-146/Study 111, publiée en 2020 par l’American Society of Clinical Oncology (Société Américaine d’Oncologie Clinique).

 

 

Un nouveau traitement pour diminuer les risques de décès et de rechute de 44 %

L’étude Keynote-146/Study 111 marque une avancée majeure dans la prise en charge du cancer de l’utérus de stade avancé ou récidivant, apportant dans son sillage de nouveaux espoirs pour l’avenir de la lutte contre le cancer. Elle démontre l’efficacité supérieure aux traitements traditionnels (chimiothérapie et hormonothérapie) d’une association de chimiothérapie (pembrolizumab), immunothérapie ciblant le marqueur PD-1 et thérapie ciblée inhibant la tyrosine kinase (lenvatinib).

Les patientes traitées avec ce cocktail de chimiothérapie, immunothérapie et thérapie ciblée ont présenté une diminution de 44 % des risques de décès et de rechute.

Les chiffres sont équivoques :

  1. La médiane de survie globale est passée de 11,4 mois à 18,3 mois,
  2. La médiane de survie sans récidive est passée de 3,8 mois à 7,2 mois,
  3. Le taux de réponse aux traitements s’élève à 31,9 %, alors qu’il n’est que de 14,7 % avec une chimiothérapie traditionnelle.

Pour l’heure, ce nouveau traitement a toutefois des côtés négatifs : d’importants effets secondaires, qui ont conduit un tiers des patientes à abandonner leur thérapie en cours de route.

Toutefois, la sphère oncologique est très optimiste, car l’usage devrait permettre d’apprendre à mieux utiliser ces médicaments pour améliorer l’ajustement des doses à chaque patiente et élaborer des protocoles de traitement permettant d’atteindre une meilleure tolérance.

Aujourd’hui, ce traitement innovant est encore dans l’attente d’une ATU (autorisation temporaire d’utilisation) en France, qui ouvrirait l’accès à cette avancée médicale aux femmes qui se trouvent aujourd’hui dans l’impasse thérapeutique (sans alternative de traitement efficace). À terme, on estime qu’il pourrait être utilisé pour traiter environ 1 500 femmes atteintes du cancer de l’utérus chaque année.

En plus de constituer une bonne nouvelle à elle seule, cette avancée majeure, la première depuis des décennies, ouvre la voie à de nouveaux progrès futurs dans le domaine du cancer de l’utérus. Avec moins d’effets secondaires que les traitements traditionnels et une meilleure efficacité, l’immunothérapie et les thérapies ciblées sont, en effet, pressenties depuis des années pour dessiner l’avenir de la lutte contre le cancer.

L’étude Keynote-146/Study 111 ne démontre pas seulement l’efficacité supérieure d’un nouveau protocole de traitement, mais ravive aussi l’intérêt pour une maladie délaissée, dont la prise en charge est longtemps restée à la traîne en comparaison d’autres types de cancers.