01.88.31.15.93

Secrétariat médical

Lundi au Vendredi de 8h à 20h

Fermé Samedi et Dimanche

48 ter Boulevard Victor Hugo

92200 Neuilly-sur-Seine

Suivez-nous
guérison Cancer du sein

Peut- on parler de guérison après un cancer du sein ?

4.6/5 - (7 votes)

Par le Dr Jean-Michel VANNETZEL, Président de l’Institut du Sein Henri Hartmann, Clinique Hartmann Neuilly

C’est la question posée par toutes les patientes, à la fin de leur traitement et lors des consultations de surveillance : suis-je guérie ? Une étude récemment publiée dans le Journal of National Cancer Institute apporte des éléments de réponse. Il s’agit d’un travail de recherche danoise, s’appuyant sur les données épidémiologiques du Danish Breast Cancer Group: entre 1987 et 2004, cette équipe a identifié toutes les femmes ayant eu un cancer un cancer du sein, soit 36 924 patientes. Parmi elles, 20 315 sont arrivées au terme de 10 ans, toujours en rémission complète. Elles ont été suivies ensuite jusqu’en 2018 avec, pour certaines, un recul de 32 ans. Les auteurs ont relevé, au sein de ce groupe de 20 315 femmes, toutes les rechutes tardives (après la 10ème année de suivi) en les corrélant à la présentation initiale de leur cancer.

Et c’est là tout l’intérêt de cette étude : les chercheurs ont observé que des rechutes tardives pouvaient survenir encore jusqu’à 32 ans après la maladie initiale, surtout dans un cas particulier : pour des tumeurs originellement de plus de 20 mm, avec des récepteurs hormonaux positifs et un envahissement ganglionnaire. Ces travaux ont confirmé globalement ceux du groupe du Pr Richard Peto de l’Université d’Oxford (GB) qui avait publié, en 2017 dans le New England Journal of Medicine, des résultats analogues portant sur plus de 60 000 patientes suivies pendant 20 ans après 5 ans d’hormonothérapie, même si les critères d’inclusion et le recul n’étaient pas les mêmes.

Rechutes tardives après un cancer du sein

En conclusion, il s’agit d’une remarquable étude, posant le problème des rechutes tardives dans le cancer du sein. Il faut souligner que ce travail a été rendu possible par l’organisation de la santé au Danemark qui attribue à tout natif ou immigrant un numéro unique qui permet de réaliser un véritable suivi épidémiologique sur le long terme et de tirer des conclusions « dans la vraie vie » sur la gestion et la surveillance des patients après leur traitement.

Ceci permet de répondre, et aux femmes et aux médecins, à la question essentielle de la guérison :

  • OUI finalement un peu plus de 50% des patientes auront une survie très prolongée sans rechute et pourront bien être considérées comme guéries de leur cancer du sein.
  • OUI il faut surveiller nos patientes toute la vie (même quand elles sont âgées) car le risque de rechute persiste encore 30 ans après, surtout si elles ont eu une grosse tumeur, avec des récepteurs hormonaux positifs et un envahissement ganglionnaire.