La rechute du cancer du sein chez la femme jeune
En étudiant les caractéristiques d’un cancer du sein, il est possible d’estimer ses chances de guérison et de récidive. On sait que certains facteurs de risque augmentent le risque de rechute du cancer du sein. C’est notamment le cas pour la femme jeune, qui voit son risque augmenter davantage en raison de l’âge précoce au moment du diagnostic.
L’âge au moment du diagnostic
Si le cancer du sein touche majoritairement des patientes plus âgées, il peut aussi apparaître chez les jeunes femmes de moins de 35 ou 40 ans. Bien souvent, il s’agit alors de tumeurs mammaires particulièrement agressives. On considère que l’âge de survenue du cancer du sein représente déjà un facteur pronostic péjoratif, en augmentant le risque de rechute de la maladie au niveau local.
Cette augmentation du risque s’explique par plusieurs causes.
Tout d’abord, il existe souvent un retard de diagnostic chez les femmes jeunes lorsqu’il s’agit de cancer du sein. Les symptômes pouvant s’apparenter à d’autres pathologies bénignes, et c’est bien souvent cette piste qui prime face à l’hypothèse d’un cancer. On soupçonne moins facilement un cancer du sein chez une jeune patiente.
De ce fait, le diagnostic de cancer est souvent établi lorsque la maladie est déjà à un stade avancé, ce qui retarde la prise en charge.
Généralement chez ces patientes plus jeunes, il s’agit d’un cancer du sein de haut grade, avancé et agressif, ce qui représente un accroissement du risque de rechute.
Les facteurs de risque de récidive de cancer du sein
Outre l’âge des patientes, il existe différents critères capables d’influencer la survenue d’une récidive de tumeur mammaire. Bien souvent, c’est l’association de plusieurs de ces principaux facteurs qui augmentent le risque chez les patientes.
La taille de la tumeur mammaire
Plus la tumeur est petite, plus les risques de récidive du cancer du sein sont réduits.
- Si la tumeur mesure moins d’un centimètre, ce risque est faible.
- Entre 1 et 5 cm, le risque est moyen.
- Si la tumeur mesure plus de 5 cm, le risque est élevé.
L’envahissement des ganglions lymphatiques
La présence de cellules cancéreuses au sein des ganglions lymphatiques axillaires et sus-claviculaires signifie que le cancer a envahi ces ganglions. Plus le nombre de ganglions lymphatiques augmente, plus le risque de rechute du cancer est accru.
Le type histologique de la tumeur mammaire
Certains types de cancers ont moins de risque de récidiver. C’est notamment le cas des tumeurs mammaires de type carcinome médullaire, papillaire, tubuleux ou mucineux. Ces types de cancers sont en effet moins enclins à envahir les ganglions lymphatiques. Le pronostic vital est donc meilleur. En revanche, le carcinome canalaire infiltrant du sein présente un risque plus élevé de récidive.
Le grade du cancer
Le grade du cancer du sein est déterminé grâce à l’aspect des cellules tumorales et à leur vitesse de développement. On classe les tumeurs de I à III en fonction de son degré d’avancement. Les risques de rechute de la maladie augmentent avec un grade plus élevé.
Le statut des récepteurs hormonaux
Il détermine si une tumeur est hormonosensible ou non. Ainsi, si l’analyse anatomopathologique retrouve la présence de récepteurs d’œstrogène et de progestérone, on dit que la tumeur est RH+ (tumeur hormono-sensible ou cancer hormono-dépendant). Sinon, la tumeur est classée RH-.
Les cancers RH+ sont généralement des maladies moins agressives avec des tumeurs de bas grade, moins propices à se propager en dehors de leur siège initial. Au contraire, les cancers classés RH- auront plus de risque de s’étendre.
Le statut des récepteurs hormonaux est déterminant pour la prise en charge thérapeutique du cancer du sein. Il conditionne notamment la décision d’administrer ou non une hormonothérapie aux patientes.
À savoir :
L’hormonothérapie peut être proposée face à une tumeur du sein classée RH+. Ce traitement vise à diminuer le risque de récidive. Or, les patientes jeunes sont souvent moins d’accord pour suivre ce traitement en raison d’un désir de grossesse, ce que ne permet pas l’hormonothérapie qui provoque des symptômes similaires à la ménopause. C’est aussi l’une des raisons qui favorisent l’augmentation du risque de récidive chez ces patientes.
Le statut de la protéine Her2
Her2 est une protéine située à la surface des cellules saines du sein. Elle encourage leur développement. Cette protéine est aussi présente sur les cellules cancéreuses. Lorsque les résultats de l’analyse en laboratoire retrouvent une tumeur classée Her2 positive, cela indique un plus grand risque de propagation du cancer du sein (au contraire des tumeurs Her2 –).
Les autres facteurs de risque
D’autres facteurs de risque peuvent augmenter le risque de rechute de la maladie cancéreuse. C’est le cas en présence de signes d’inflammation locale, comme des rougeurs ou une sensation de chaleur au niveau du sein.
Certaines causes, comme l’obésité et le surpoids, favorisent également les récidives chez les patientes atteintes d’un cancer de stade précoce, sans présence de métastases.
Les risques de récidive d’un cancer du sein sont donc plus élevés chez les patientes jeunes, pour qui la prise en charge s’avère plus complexe. L’amélioration des traitements a cependant permis d’augmenter de manière considérable la qualité de vie de ces jeunes femmes ainsi que les chances de guérison à long terme.
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