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lymphomes prothèses mammaires

Quel risque de lymphomes chez les femmes porteuses de prothèses mammaires ?

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Le 04 avril 2019, un communiqué de l’Agence National du Médicament et des produits de Santé (ANSM) a fait grand bruit en annonçant précipitamment le retrait du marché et l’interdiction à la vente d’un certain type de prothèses mammaires.

Cette décision, prise « par mesure de précaution », repose sur des soupçons portant sur d’éventuels risques d’apparition d’une forme de cancer rare liée au port de ces prothèses.

Le lymphome anaplasique à grande cellule associé aux implants mammaires

La pathologie qui motive la décision de l’ANSM est une forme de cancer rare nommée Lymphome Anaplasique à Grande Cellule associée aux Implants Mammaires et abrégée LAGC-AIM.

Le premier cas de LAGC-AIM a été recensé en 2009, date à partir de laquelle une surveillance accrue a permis de détecter 58 nouveaux cas en France jusqu’en février 2019.

Il existe deux types de LAGC-AIM : une forme in situ et une forme infiltrante.

Le LAGC-AIM est autant présent chez les femmes ayant eu recours à l’implantation de prothèses mammaires à des fins esthétiques que dans le cadre d’une chirurgie reconstructrice consécutive à une mastectomie.

Les recherches menées sur le sujet révèlent que l’apparition d’un LAGC-AIM intervient en moyenne 7 à 10 ans après la pose de l’implant, avec des extrêmes allant de 1 à 32 ans.

Elles soulignent une corrélation indéniable entre les implants mammaires et l’apparition de la maladie.

La survie à court et moyen terme chez les patientes atteintes d’un LAGC in situ est considérée comme excellente, mais le manque de recul ne permet pas de l’évaluer sur le long terme.

Dans le cas de LAGC infiltrant, le pronostic vital de la patiente est plus sombre, notamment lorsque les cellules cancéreuses se sont propagées aux ganglions ou dans d’autres parties de l’organisme.

Le LAGC-AIM demeure une pathologie dont la fréquence d’apparition est extrêmement faible, en témoigne les 58 cas décelés en 10 ans pour une moyenne de 67 000 implants vendus en France par an.

Par ailleurs, si un lien a pu être clairement établi entre le port d’implants mammaires et l’apparition de LAGC-AIM, le trop faible nombre de cas détectés ne permet pas d’identifier les facteurs de risques annexes pouvant influer sur l’apparition de la maladie.

Aussi, l’ANSM ne recommande pas l’explantation préventive aux femmes portant le type de prothèses concerné, jugeant les risques d’une nouvelle opération plus élevés que ceux d’une éventuelle apparition d’un LAGC.

Les prothèses mammaires macro texturées pointées du doigt

Les prothèses mammaires identifiées lors du diagnostic des 58 cas de LAGC-AIM sont systématiquement des implants texturés.

Les prothèses macro-texturées sont conçues pour être légèrement rugueuses afin de favoriser l’adhésion aux tissus qui les entourent.

Cette fine rugosité est réputée empêcher la rotation de la prothèse et amoindrir le risque de voir apparaître une capsulite rétractile.

Aussi nommée « coque », la capsulite rétractile se produit lorsque l’organisme isole un corps étranger – tel qu’un implant -en l’entourant d’une membrane dure et épaisse.

La capsulite rétractile peut alors déformer la prothèse et rendre le sein douloureux et dur.

Il n’existe cependant pas, à l’heure actuelle, de preuves médicales pour étayer les vertus des prothèses texturées contre la capsulite rétractile.

Les prothèses mammaires lisses exemptées de tout soupçon

En attendant de réévaluer les potentiels risques de cancer lié au port d’implants texturés, l’ANSM recommande aux professionnels d’utiliser des implants lisses par mesure de précaution.

Les experts ont en effet conclu à l’existence d’une corrélation entre la texturation des implants et l’apparition du cancer.

Les marques McGhan, Inamed et le géant Allergan, dont les prothèses présentent une texture Biocell, sont particulièrement dans le viseur de l’ANSM.

Par mesure de sécurité, l’agence a cependant étendu l’interdiction de mise sur le marché à tous les implants macro texturés et couverts de polyuréthane.

Contrairement aux États-Unis où elles sont davantage représentées, les prothèses mammaires lisses ne constituent qu’environ 15% des implants posés en France, contre 85% pour les prothèses texturées.

Les prothèses texturées ont en effet profité d’une large publicité les présentant comme des produits innovants, offrant une meilleure adhérence aux tissus et permettant de minimiser le recours à d’éventuelles ré-opérations correctives.

Ces bienfaits sont à l’heure actuelle uniquement hypothétiques, en l’absence d’études scientifiques démontrant les réels bénéfices des implants texturés par rapport aux implants lisses, qui ne présentent, eux, aucun risque de développer un LAGC-AIM pour les patientes.

Depuis la décision de l’ANSM, les professionnels du secteur craignent un vent de panique injustifié chez les patientes portant des implants texturés.

Le risque de développer un LAGC-AIM reste en effet extrêmement faible et pourrait faire l’objet d’une potentielle réévaluation une fois que des études approfondies auront été menées.

En attendant d’en savoir davantage sur les risques de lymphomes liés aux prothèses texturées, les femmes souhaitant bénéficier d’une chirurgie reconstructive ou esthétique pourront toujours se tourner vers les prothèses lisses qui ont su prouver leur fiabilité et leur innocuité.

(SOURCE : https://www.ansm.sante.fr/S-informer/Communiques-Communiques-Points-presse/L-ANSM-decide-par-mesure-de-precaution-de-retirer-du-marche-des-implants-mammaires-macrotextures-et-des-implants-mammaires-a-surface-recouverte-de-polyurethane-L-ANSM-ne-recommande-pas-d-explantation-preventive-pour-les-femmes-porteuses-de-ces-implants-Communique )