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Pilule contraceptive cancer

Pilule contraceptive : Quel impact sur le risque de cancer du sein ?

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Le lien entre la prise de pilule contraceptive, utilisée par environ 140 millions de femmes dans le monde, et l’augmentation des risques de développer un cancer du sein est encore mal connu, bien que de nombreuses études mettent en évidence une indéniable corrélation.

Il a en effet été constaté que le risque de cancer du sein était accru chez les femmes prenant ou ayant pris la pilule contraceptive, et que ce risque augmentait tout au long de la durée du traitement.

Pour mieux comprendre le lien de causalité pouvant exister entre cancer et contraceptifs hormonaux, voici quelques informations à connaître sur la pilule et le rôle des hormones dans le développement du cancer du sein.

Fonctionnement de la pilule contraceptive

Les pilules contraceptives, également désignées sous le nom de contraceptifs oraux, sont composées de substances synthétiques aux effets similaires à ceux des hormones produites par le corps des femmes en vue d’une grossesse.

Ces hormones peuvent être catégorisées en deux familles : les œstrogènes et la progestérone.

De fait, les pilules contraceptives se divisent également en deux catégories : les pilules oestroprogestatives, qui contiennent à la fois des œstrogènes et de la progestérone, et les pilules microprogestatives, seulement composées de progestérone.

Selon leurs composants, les pilules contraceptives agissent sur le mécanisme de reproduction de différentes façons.

Elles viennent notamment bloquer la production d’ovules, en empêcher la nidation des œufs dans l’utérus et/ou faire obstacle au passage des spermatozoïdes à travers le col de l’utérus.

Les pilules contraceptives les plus couramment prescrites en France sont les oestroprogestatives.

Le rôle des hormones dans le développement du cancer du sein

Les oestrogènes et la progestérone agissent sur les seins tout au long de la vie des femmes, tout d’abord en provoquant leur développement, puis les modifications pouvant se produire au cours du cycle menstruel, et enfin, la préparation à la lactation en cas grossesse.

Dans le cas de certains cancers, les cellules atteintes peuvent conserver leurs récepteurs hormonaux, dont le nombre tend même à devenir anormalement élevé.

Les cellules cancéreuses continuent donc d’être stimulées par les hormones, et celles-ci peuvent causer la croissance de la tumeur.

60% à 70% des cancers du sein sont dits « hormonodépendant », c’est-à-dire sensibles aux hormones sexuelles.

L’analyse des cellules cancéreuses permet de définir leur caractère potentiellement hormonodépendant, qui est avéré lorsque 10% de ces cellules sont dotées de récepteurs hormonaux.

Dans la plupart des cas, ce type de cancer du sein est traité par hormonothérapie, en complément ou non d’une mastectomie, d’une chimiothérapie et/ou d’une radiothérapie.

(SOURCE : https://www.fondation-arc.org/traitements-soins-cancer/hormonotherapie/quest-ce-quun-cancer-hormono-dependant )

Pilule contraceptive et risques de cancer du sein

La plupart des études conduites sur la corrélation entre la prise de la pilule contraceptive et l’augmentation du risque de développer un cancer du sein ont été menées sur des contraceptifs mêlant deux hormones : les œstrogènes et la progestérone.

Une étude danoise de grande ampleur, portant sur 1,797,932 femmes âgées de 15 à 49 ans et se déroulant sur 10 ans, a permis de comparer les risques de cancer du sein observés chez des femmes prenant la pilule contraceptive à ceux encourus par les femmes ne suivant aucun traitement hormonal.

Au cours de cette période, 11 517 des femmes ont développé un cancer du sein.

L’étude conclut que la prise d’un contraceptif hormonal accroît le risque de cancer du sein d’environ 20%, et croît significativement tout au long de la durée d’utilisation du contraceptif.

L’étude a notamment décelé une augmentation des risques de 9% chez les femmes prenant la pilule depuis 1 an, et de 38% après 10 ans de traitement.

Ces risques demeureraient accrus pendant 5 ans ou plus après l’arrêt définitif de la prise de pilule contraceptive.

Bien qu’elle fasse référence en la matière, cette étude comporte cependant certaines limites puisqu’elle ne prend pas en compte les autres facteurs connus pour favoriser l’apparition de tumeurs mammaires, à savoir le tabac, l’alcool, le surpoids, etc.

De plus, elle met en cause tous les contraceptifs hormonaux et non uniquement la pilule oestroprogestative.

(SOURCE : https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1700732 )

Les suspicions de lien entre prise de la pilule contraceptive et risque de cancer du sein ont conduit le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) à catégoriser les contraceptifs oestroprogestatifs – oraux ou non – parmi les produits cancérogènes du groupe 1.

L’augmentation du risque de développer un cancer du sein est en effet avéré, mais également celui de développer un cancer du col de l’utérus et du foie.

Toutefois, les études sur le sujet soulignent aussi que la pilule contraceptive permettrait de réduire significativement le risque de développer un cancer de l’ovaire et de l’utérus.