La cryothérapie pour traiter les tumeurs du cancer du sein
La cryothérapie est un traitement par le froid parfois utilisé dans la prise en charge du cancer du sein, qui consiste à détruire des cellules cancéreuses à l’aide de températures extrêmement basses. L’avantage majeur de ce traitement est d’offrir une alternative mini-invasive à la chirurgie mammaire, bien qu’il ne soit, pour l’heure, indiqué que dans certains cas très précis.
De fait, la cryothérapie n’en est aujourd’hui qu’à ses balbutiements, et ses indications sont encore très restreintes. Elle présente toutefois d’ores et déjà d’indéniables avantages, notamment pour les patientes fragiles.
La cryothérapie, qu’est-ce que c’est ?
La cryothérapie, parfois nommée cryochirurgie, est un traitement utilisant le froid pour détruire certains tissus ou certaines cellules. Dans le cas de la prise en charge du cancer du sein, la cryothérapie cible les cellules des tumeurs mammaires cancéreuses.
D’abord utilisée pour traiter les métastases hépatiques non opérables, l’usage de la cryothérapie a ensuite été étendu au traitement de certaines tumeurs de la prostate, puis à certaines tumeurs mammaires. Comme la chirurgie, la cryothérapie vise à détruire localement une tumeur cancéreuse pour stopper ou ralentir sa progression. En définitive, c’est une forme de chirurgie permettant d’ôter une tumeur cancéreuse sans utiliser de scalpel.
La cryothérapie peut être associée à des traitements de chimiothérapie, radiothérapie ou hormonothérapie adjuvants, destinés à prévenir les récidives, ou néoadjuvants, destinés à faciliter l’intervention.
Quels cancers du sein peuvent être traités par cryothérapie ?
Pour l’heure, la cryothérapie n’est utilisée pour traiter le cancer du sein que dans certaines indications très particulières. Le plus souvent, elle intervient dans la prise en charge de carcinome in situ, des tumeurs localisées de petite taille. Dans ce cadre, elle est préférée à la chirurgie oncologique pour la prise en charge de patientes fragiles, notamment les femmes âgées et/ou présentant des comorbidités qui rendraient une intervention chirurgicale lourde et une anesthésie risquées.
La cryothérapie fait aussi une option de choix face à la chirurgie chez les patients dont l’état de santé et/ou le mode de vie pourraient compromettre le bon déroulement d’une longue convalescence. Enfin, le recours à une cryothérapie plutôt qu’à une chirurgie oncologique peut aussi être conditionné par la volonté des patientes. Certaines femmes refusent en effet la chirurgie oncologique, dont les séquelles peuvent être très lourdes.
Bien que l’utilisation de la cryothérapie pour traiter le cancer du sein reste encore marginale, les résultats obtenus sont très encourageants et ses indications pourraient s’étendre à l’avenir : les études actuelles suggèrent que ce procédé permettrait d’obtenir la destruction complète de la tumeur dans près de 100 % des cas, et les patientes traitées ne montreraient pas de signes de récidive à 3 ans dans 99 % des cas. De nouvelles études sont attendues pour mesurer avec plus de précision l’efficacité de la cryothérapie contre les tumeurs mammaires et ses avantages face à la chirurgie oncologique.
Modalités de la cryothérapie du cancer du sein
Dans le cadre du traitement du cancer du sein, la cryothérapie est le plus souvent administrée en percutané, c’est-à-dire à travers la peau. Le point d’incision nécessaire pour faire passer l’aiguille est la seule ouverture pratiquée.
Une fine aiguille est ensuite insérée dans l’organe mammaire jusqu’au cœur de la tumeur cancéreuse. Pour positionner correctement l’extrémité de l’aiguille, le chirurgien peut avoir recours à différents appareils d’imagerie médicale permettant de guider son geste avec une grande précision.
Une fois correctement positionnée, l’extrémité de cette aiguille est refroidie à très basse température à l’aide d’azote liquide (liquide nitrogène). Ce liquide circule dans l’aiguille, et n’est jamais injecté dans l’organisme de la patiente. Un glaçon se forme alors à l’extrémité de l’aiguille. Lorsqu’il atteint une taille suffisante pour détruire l’ensemble de la tumeur, l’aiguille est réchauffée et retirée.
La cryothérapie est une procédure rapide, peu invasive et habituellement administrée sous anesthésie locale, un avantage considérable pour les patientes fragiles. La patiente peut regagner son domicile directement après l’intervention, sans besoin d’hospitalisation. En définitive, la cryothérapie ressemble sur de nombreux plans à une biopsie.
Le développement de la cryothérapie s’inscrit dans la progression perpétuelle de la médecine oncologique, qui s’efforce d’élaborer des traitements toujours moins invasifs et plus efficaces pour traiter le cancer du sein, le plus répandu chez la femme. À l’heure actuelle, les traitements disponibles sont en effet très lourds, et peu ciblés – deux caractéristiques qui vont de pair.
L’augmentation de la précision des traitements est un aspect essentiel de l’amélioration de leur efficacité, et représente un enjeu crucial de la médecine oncologique.