Les types de radiothérapie et leurs intérêts
La radiothérapie est une arme thérapeutique centrale de la lutte contre la plupart des cancers, dont les cancers gynécologiques. En perpétuelle évolution, elle peut adopter différentes formes et poursuivre différents objectifs.
Alors que la radiothérapie externe et la curiethérapie existent depuis des décennies, elles font sans cesse l’objet d’innovations qui transforment peu à peu la prise en charge du cancer du sein. Asservie à la respiration, robotisée, ou encore associée à l’intelligence artificielle, la radiothérapie est maintenant combinée à des technologies de haut vol pour administrer des traitements toujours plus précis et efficaces.
Qu’est ce que la radiothérapie ?
La radiothérapie est un traitement qui consiste à administrer des rayons ionisants pour détruire les cellules cancéreuses. Ces rayons, complètement invisibles, impalpables et indolores, vont arracher des ions aux cellules qu’ils traversent, altérant leur ADN.
Les cellules ainsi détériorées ne parviennent plus à se multiplier et ne peuvent pas se réparer. En irradiant une tumeur cancéreuse, il est alors possible de ralentir ou de stopper son développement, voire de la détruire tout à fait. La radiothérapie ne relève pas seulement du domaine de la physique, mais elle fait aussi appel aux progrès de la technologie. Les nouvelles techniques de radiothérapie représentent, en effet, des exemples parfaits d’une application réussie de l’intelligence artificielle au secteur médical.
Il existe différents types de radiothérapie qui se différencient notamment par les techniques utilisées. On distingue notamment la radiothérapie externe, la radiothérapie interne et la radiothérapie métabolique.
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Intérêts de la radiothérapie externe
La radiothérapie externe est la technique la plus utilisée, mais aussi celle qui connaît le plus d’innovations technologiques. Elle consiste à irradier les cellules cancéreuses depuis une source de rayons extérieure. Les rayons ionisants doivent alors passer à travers la peau et les différents tissus de l’organisme jusqu’à atteindre la zone ciblée, à savoir la tumeur cancéreuse du sein- ou le lit opératoire après une tumorectomie.
Ce trajet est tout à fait indolore, mais les rayons abîment invariablement les tissus traversés, ce qui tend à provoquer des effets secondaires locaux pouvant être superficiels, comme des rougeurs cutanées, ou plus profonds, comme le poumon radique dans la prise en charge du cancer du sein.
La radiothérapie externe conformationnelle avec modulation d’intensité est la technique de radiothérapie externe la plus utilisée actuellement. C’est LA radiothérapie « traditionnelle ». Elle permet d’adapter les faisceaux de rayons au volume de la cible à irradier.
La radiothérapie externe stéréotaxique est une évolution majeure de radiothérapie externe, permettant d’offrir une précision accrue. Elle repose sur l’utilisation de multiples faisceaux de rayons convergents permettant d’administrer de plus fortes doses d’irradiations à de petites cibles.
La radiothérapie stéréotaxique est aussi nommée radiochirurgie, car son efficacité est parfois comparable à une ablation chirurgicale de la tumeur.
La radiothérapie stéréotaxique robotisée (CyberKnife©) est l’aboutissement de l’association entre radiothérapie et intelligence artificielle. Les faisceaux de rayons sont guidés par une intelligence artificielle et leur trajectoire est calculée en temps réel en fonction des mouvements de la cible.
De nouvelles techniques permettent désormais de guider la radiothérapie externe par imagerie médicale, ainsi que de l’asservir à la respiration. Ces innovations revêtent un intérêt particulier dans la prise en charge des tumeurs d’organes très mobiles comme la prostate, et de ceux assujettis à des mouvements incontrôlables, comme c’est le cas du cancer du sein qui suit les mouvements respiratoires.
Dernière innovation en date, la radiothérapie FLASH, qui consiste à administrer des rayons ionisants avec un débit accru, afin de condenser une forte dose en une fraction de seconde. Bien qu’elle en soit aux prémices de son développement, cette innovation pourrait permettre à la fois de s’affranchir de la prise en compte des mouvements, mais également de réduire les dommages aux tissus sains.
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Intérêts de la radiothérapie interne, ou curiethérapie
La radiothérapie interne, aussi nommée curiethérapie, est un traitement qui consiste à placer des sources radioactives en contact direct avec les cellules cancéreuses ou le lit opératoire. Utilisée depuis plus de 150 ans, la curiethérapie est une arme thérapeutique redoutable contre la plupart des cancers gynécologiques, ainsi que contre le cancer de la prostate.
Elle est fréquemment administrée pour traiter les cancers des ovaires, de l’utérus et du col de l’utérus, souvent en association avec une radiothérapie externe. Ses intérêts sont multiples : elle permet notamment d’épargner davantage de tissus sains en ciblant avec plus de précision les tissus cancéreux.
À l’heure actuelle, la méthode la plus utilisée est la curiethérapie à haut débit de dose (HDR), qui consiste à introduire une source radioactive de petite taille dans un implant (applicateur) préalablement installé au plus près de la tumeur ou à l’intérieur de celle-ci.
Intérêts de la radiothérapie métabolique
La radiothérapie métabolique consiste à administrer un traitement de radiothérapie par voie orale. Rarement utilisée, elle est réservée à quelques cancers, notamment celui de la glande thyroïde. Pour ce faire, la substance utilisée est l’iode radioactif. La thyroïde étant une glande particulièrement gourmande en iode, elle va stocker naturellement l’iode radioactif avalé par le patient, ce qui engendre sa destruction progressive de l’intérieur.
La radiothérapie reste l’un des traitements les plus fréquemment utilisés – et les plus efficaces – pour lutter contre le cancer. Les innovations récentes dans ce domaine ont permis de mettre au point des techniques plus précises, plus efficaces et moins lourdes, susceptibles d’améliorer le pronostic des patients, mais aussi de sortir certains cancers, notamment récidivants, de l’impasse thérapeutique.