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Dr Eric charles antoine

Le retour à la Chimiothérapie – Dr Eric-Charles ANTOINE

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Le retour en force de la chimiothérapie

Après plus dix années de développement de thérapies ciblées et personnalisées, qui conservent naturellement tout leur intérêt et leurs indications, nous assistons depuis à peine deux ans à un retour en force de la chimiothérapie dans la prise en charge des cancers du sein avancés (en rechute).

Les anticorps conjugués – un ciblage ultra précis de la cellule tumorale

La possibilité désormais de délivrer des agents efficaces de chimiothérapie, plus spécifiquement sur les cellules cancéreuses en épargnant au maximum les tissus sains et par conséquent de limiter considérablement les effets secondaires, constitue actuellement un axe majeur de développement avec de premiers résultats très prometteurs.

En effet les anticorps conjugués permettent d’ores et déjà, dans des indications pour l’instant encore limitées, mais en essor constant, de s’approcher au mieux de cet objectif essentiel : cibler spécifiquement la cellule tumorale, délivrer à son contact et dans son voisinage immédiat une molécule de chimiothérapie efficace tout en épargnant les tissus sains de proximité.

Il s’agit par conséquent d’anticorps capables de reconnaître une cible spécifique exprimée par les cellules tumorales, anticorps auxquels ont été biologiquement « attachés » des molécules de chimiothérapie, et lorsque l’anticorps se fixe sur la cellule cancéreuse ainsi reconnue, la molécule de chimiothérapie est alors libérée et peut rentrer en action pour détruire la cellule tumorale.

Les résultats prometteurs des anticorps Trastuzumab – Deruxtecan & Sacituzumab – Govitecan

Ces anticorps sont déjà utilisés depuis plus d’un an dans des cancers du sein particuliers et en situation de rechute, dès lors qu’une cible a pu être identifiée. Il s’agit des cancers du sein HER2 positifs  (expression à la surface de la cellule cancéreuse d’une protéine HER2 en grande quantité) avec le trastuzumab-deruxtecan et les cancers du sein triple négatifs (anticorps anti trop 2) avec le sacituzumab-govitecan. Les résultats dans ces situations cliniques ont d’ores et déjà permis des avancées notables en termes de contrôle de la maladie avancée par comparaison aux protocoles standards de traitement jusqu’alors classiquement utilisés.

À Chicago, la semaine dernière, a été présentée en session plénière, les premiers résultats d’une vaste étude internationale comparant en situation de rechute métastatique déjà traitée par hormonothérapies antérieures et chimiothérapie de premières lignes, un anticorps conjugué, le Trastuzumab-deruxtecan, à une chimiothérapie de référence considérée comme étant jusqu’alors le « Gold Standard ».

Les résultats sont clairs : il existe une nette supériorité de l’anticorps conjugué sur tous les paramètres reconnus d’évaluation de l’efficacité d’un traitement : taux de régression tumorale (« réponse »), durée de contrôle de l’évolution (délai avant nouvelle progression) et survie globale, ce qui devrait très prochainement classer ce nouveau traitement comme nouvelle thérapeutique de référence.

Les patientes concernées sont nettement plus nombreuses que celles qui pouvaient déjà recevoir ces traitements (initialement réservés aux Cancers du sein HER2 positifs et Cancers du sein triple négatifs) puisqu’il s’agit de patientes avec Cancers du sein « HER2 low » ou HER2 faibles (c’est-à-dire avec une expression modérée de la protéine HER2) et qui constituent plus de 50% de l’ensemble des cancers du sein en rechute, quel que soit le statut antérieur (hormonodépendant ou pas).

L’accès à ce traitement n’est pas encore autorisé, il faudra savoir attendre l’accord des tutelles sanitaires.