Suivi du cancer de l’ovaire & protocole post-traitement
Le cancer de l’ovaire est de plus en plus couramment considéré comme une maladie chronique, avec ses périodes de rémission et ses récidives, qui demande à être contrôlée sur le long terme.
Cette considération, associée à la constante augmentation de l’espérance de vie des patientes atteintes de cette maladie, exige la mise en œuvre d’un protocole de suivi performant.
Le suivi débute à la fin des traitements mis en œuvre pour lutter contre la maladie, et vise à évaluer, surveiller et contrôler tant les éventuels signes de récidive que l’évolution ou l’apparition d’effets secondaires et de séquelles des thérapies et de la maladie.
Objectifs du suivi du cancer de l’ovaire après traitement
Le protocole de suivi mis en œuvre après les thérapies déployées pour traiter un cancer de l’ovaire a différents objectifs.
Il permet, en premier lieu, de détecter précocement tout signe de récidive. La récidive, phénomène de réapparition du cancer après une période de rémission, est une caractéristique typique des pathologies cancéreuses.
Il est fréquent de voir le cancer de l’ovaire récidiver, mais il est important de savoir que les récidives se traitent de mieux en mieux, et que l’évolution de la médecine permet aujourd’hui de contrôler de nombreux cancers à long terme, telles des maladies chroniques.
Il est donc essentiel de ne pas craindre la récidive et de s’impliquer pleinement dans son suivi pour détecter au plus tôt tout signe de rechute et bénéficier d’une prise en charge performante et adaptée au besoin.
Le suivi post-traitement du cancer de l’ovaire permet également de traiter et de surveiller les éventuelles séquelles des thérapies administrées pour lutter contre la maladie.
La chirurgie oncologique et la chimiothérapie, les deux armes thérapeutiques fondamentales du cancer de l’ovaire, sont des thérapies agressives qui peuvent engendrer leur lot de séquelles transitoires ou durables.
De nombreux soins de support, entièrement pris en charge par l’Assurance-Maladie, sont conçus pour traiter ces séquelles afin d’en minimiser les impacts sur la qualité de vie des patientes.
Les examens de suivi après traitement du cancer de l’ovaire
Différents examens médicaux peuvent être pratiqués dans le cadre du suivi post-traitement du cancer de l’ovaire. Le plus souvent, ils consistent en un examen clinique et un dosage du marqueur CA 125.
L’examen clinique du suivi du cancer de l’ovaire après traitement
L’examen clinique est une consultation médicale au cours de laquelle le praticien questionne la patiente à la recherche d’éventuels symptômes pouvant traduire une récidive ou des séquelles des différents traitements du cancer de l’ovaire subis. Il peut comprendre une observation et/ou une palpation de l’organisme.
L’observation et la palpation cliniques permettent de rechercher la présence d’une nouvelle tumeur, ainsi que d’évaluer la cicatrisation des tissus lorsqu’une chirurgie oncologique a été pratiquée.
Typiquement, les examens cliniques s’échelonnent tous les 3 mois les 2 premières années suivant la fin du traitement, puis tous les 6 mois les 3 années suivantes. Cette planification standard peut toutefois être adaptée à chaque patiente au cas par cas.
Le dosage du CA 125 post-traitement du cancer de l’ovaire
Le CA 125 est une protéine produite par les cellules cancéreuses des tumeurs ovariennes – et, dans une moindre mesure, de certains autres cancers.
Cette protéine se détache des tumeurs et se retrouve dans le sang, ce qui rend possible sa détection par dosage du taux de CA 125 dans le sang.
Typiquement, le traitement curatif du cancer de l’ovaire, quelles que soient les thérapies mises en œuvre, devrait supprimer ou réduire la tumeur, et donc engendrer une baisse du taux de CA 125 dans le sang.
Si le taux de CA 125 ne baisse pas à la suite du traitement, cela peut signifier que le cancer ne répond pas aux thérapies. S’il baisse, mais réaugmente post-traitement, cela traduit fréquemment la réapparition de nouvelles tumeurs, c’est-à-dire une récidive de la maladie.
La récidive peut être locale (dans la zone pelvienne) ou distante, car les métastases du cancer de l’ovaire qui se fixent sur d’autres organes (foie, poumon, cerveau, etc.) sont toujours composées de cellules ovariennes et susceptibles de produire du CA 125.
La réaugmentation du CA 125 peut être lente et progressive, et survenir des mois après la fin du traitement. Aussi, même lorsque les valeurs restent dans la norme (en dessous de 35UI/ml), toute tendance à la hausse, y compris légère, doit être prise très au sérieux.
Autres examens de suivi du cancer de l’ovaire post-traitement
Bien que cela ne soit pas la norme, le protocole de suivi post-traitement du cancer de l’ovaire peut parfois inclure d’autres examens médicaux.
Des examens d’imagerie médicale, tels que l’I.R.M. et le scanner abdomino-pelvien, peuvent être réalisés en cas de suspicion de récidive. Ils tendent toutefois à manquer d’efficacité pour détecter les tumeurs de petite taille.
Une échographie et/ou une tomodensitométrie peuvent être réalisées en cas de doute, lorsque le dosage de CA 125 et/ou les symptômes de la patiente laisser supposer une récidive.
Enfin, la chirurgie exploratoire peut s’inscrire dans le suivi du cancer de l’ovaire post-traitement. Elle consiste à rechercher visuellement des signes de récidive par coelioscopie (petite caméra introduite dans l’abdomen) ou, très rarement, par laparotomie (ouverture pratiquée dans l’abdomen).
Étant donné le caractère invasif de cet examen, il est habituellement réservé à des cas particuliers, notamment aux essais cliniques et aux patientes dont la chirurgie oncologique de première intention n’a pas été complète.