L’espérance de vie du cancer de l’utérus (endomètre)
Le cancer de l’utérus, ou cancer de l’endomètre, est le plus fréquent des cancers de l’appareil reproducteur féminin . Il fait partie des cancers à bon pronostic, c’est-à-dire avec une espérance de vie positive et encourageante. Le cancer de l’utérus est différent du cancer du col de l’utérus, qui n’est pas traité de cet article.
L’espérance de vie des patientes atteintes de cancer de l’utérus varie en fonction de nombreux paramètres, qui ne se limitent pas au stade et au grade du cancer, mais s’étendent notamment au profil, à l’âge, et aux éventuelles comorbidités de chaque femme.
Aussi, les statistiques générales établissant le taux de survie général au cancer de l’utérus doivent être prises avec des pincettes.
Elles ne tiennent compte que du stade de la maladie au moment du diagnostic, excluant complètement les autres caractéristiques propres à chaque tumeur et les facteurs liés aux profils des patientes.
Quels facteurs impactent l’espérance de vie du cancer de l’endomètre ?
De nombreux facteurs impactent l’espérance de vie du cancer de l’endomètre. Parmi eux, certains sont propres à la tumeur cancéreuse (stade, grade, marqueurs spécifiques, etc.), quand d’autres sont relatifs au profil de la patiente et aux thérapies mises en œuvre.
Ainsi, le pronostic de chaque patiente est établi par son équipe médicale au cas par cas. La volonté de la patiente, qui peut intervenir dans le choix des thérapies mises en œuvre pour traiter sa maladie, a aussi un impact direct sur son espérance de vie.
De manière générale, les patientes fragiles, âgées ou atteintes de maladies concomitantes, peuvent présenter un pronostic plus délicat, car elles pourraient ne pas être éligibles à certaines thérapies agressives nécessaires au traitement du cancer.
On observe aussi que les cancers de stade avancé au moment de leur diagnostic, qui se sont déjà étendus dans l’organisme lorsqu’ils sont détectés, peuvent être plus complexes à prendre en charge et plus difficiles à éliminer complètement.
Les tumeurs de haut grade (agressives) ont davantage de risque de récidiver et/ou peuvent nécessiter des thérapies plus agressives auxquelles toutes les patientes ne sont pas éligibles.
Enfin, certains cancers présentent des marqueurs particuliers qui les rendent plus ou moins réceptifs à différentes thérapies. La sensibilité et la réponse de chaque tumeur aux thérapies déployées ont un impact considérable sur l’espérance de vie des patientes.
Comment interpréter les statistiques générales de survie au cancer de l’endomètre ?
Les statistiques de survie au cancer de l’utérus reposent sur le taux de patientes encore en vie 5 ans après le diagnostic de leur maladie. Les données sont divisées par type de cancers et stade d’évolution de la tumeur au moment du diagnostic.
Il faut donc bien comprendre que ces statistiques ne tiennent en aucun cas compte de l’agressivité du cancer, de la présence ou absence de marqueurs tumoraux spécifiques, du profil de la patiente et de son état de santé avant cancer, ou encore du type de thérapies mises en œuvre.
Aussi, ces statistiques ne sauraient s’appliquer à une patiente en particulier, car deux patientes atteintes du même type de cancer de l’utérus au même stade d’évolution peuvent avoir une espérance de vie complètement différente au regard de tous les autres facteurs cités précédemment.
Enfin, il est important de souligner que l’âge moyen au diagnostic est de 69 ans, et que 45 % des patientes atteintes d’un cancer de l’utérus sont âgées de plus de 70 ans au moment du diagnostic, ce qui augmente le risque de comorbidités (maladies concomitantes non liées au cancer) pouvant affecter la survie à 5 ans.
Avec les progrès de la médecine oncologique et l’augmentation de l’espérance de vie générale en bonne santé (qui s’associe à une diminution des comorbidités chez les septuagénaires), la mortalité du cancer de l’utérus diminue d’environ 1% par an depuis 1980.
Statistiques générales sur l’espérance de vie du cancer de l’utérus
Les statistiques de survie générale au cancer de l’utérus sont établies en fonction du stade et du type de tumeur. La tumeur la plus courante est le carcinome de l’endomètre, qui représente plus de 90 % de tous les cancers de l’utérus.
En 2015, la survie nette aux tumeurs solides de l’utérus à 5 ans, tous stades et tous types confondus, était de 74 %.
Espérance de vie du cancer de l’endomètre de type carcinome
Le carcinome de l’endomètre est une tumeur qui prend naissance dans les tissus des cellules épithéliales de l’endomètre, la paroi interne de l’utérus. Il évolue en quatre stades, eux-mêmes divisés en sous-stades.
Avant son premier stade, le cancer de l’utérus est in situ, de stade 0, et présente alors un taux de survie de 90 % à 5 ans.
Au stade I de son évolution, le cancer de l’utérus est une petite tumeur localisée dans les tissus de l’endomètre. Son taux de survie nette à 5 ans est de 88% pour le stade IA et 75 % au stade IB
Au stade II, la tumeur s’est propagée au col de l’utérus et le taux de survie nette à 5 ans est de 69%.
Au stade III, les cellules cancéreuses sont infiltrées aux tissus alentour, tout en demeurant dans la zone pelvienne. La survie nette à 5 ans est de 58 % au stade IIIA, 50% au stade IIIB et 47% au stade IIIC.
Enfin, au stade IV, la tumeur a envahi d’autres organes et/ou produit des métastases. Le taux de survie à 5 ans est alors de 17% au stade IVA et 15% au stade IVB.
Survie du cancer de l’endomètre suivant les différentes tumeurs
Les statistiques de survie du carcinome de l’endomètre ne s’appliquent pas aux autres tumeurs, plus rares, qui peuvent affecter l’organe utérin.
Le carcinosarcome, qui représente environ 1,5 % des cancers de l’utérus, présente un taux de survie nette à cinq 5 ans de 70% au stade I, 45% au stade II, 30% au stade III et 15% au stade IV.
Les statistiques concernant les autres tumeurs de type sarcomes, qui se développent à partir des cellules conjonctives des tissus de l’utérus, sont établies selon trois stades : localisé (la tumeur est contenue et bien délimitée), régional (les cellules cancéreuses sont infiltrées aux tissus alentour) et distant (les cellules tumorales ont envahi des organes éloignés du site primitif).
Ainsi, le léiomyosarcome, tumeur rare des tissus nerveux, présente un taux de survie à 5 ans de 63% lorsqu’il est localisé, de 36 % quand il est régional et de 14 % en cas d’atteintes distantes.
Le sarcome du stroma endométrial, une tumeur rare qui représente moins de 10 % de tous les sarcomes utérins, présente un taux de survie à 5 ans de 99% dans sa forme localisée, 94 % au stade régional et 69 % au stade distant.
Enfin, le sarcome indifférencié a, quant à lui, un taux de survie à 5 ans de 70% lorsqu’il est localisé, 43 % au stade régional et 23 % au stade distant.
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