La survie du cancer de l’ovaire: les facteurs d’impact
Le cancer de l’ovaire est une maladie aux multiples facettes, et on a coutume de dire qu’il y a autant de cancers différents qu’il y a de patientes.
Aussi, les statistiques relatives à l’espérance de vie des patientes atteintes de cette maladie ne reflètent pas une vérité absolue, mais des estimations très générales sur une tendance de groupe. Elles ne doivent donc pas être appliquées à un cas particulier.
Les chiffres qui ne trompent pas, en revanche, sont ceux démontrant la constante diminution de la mortalité liée au cancer de l’ovaire depuis 2010, au profit d’une espérance de vie qui s’allonge.
Cette tendance favorable s’explique tant par les progrès de la médecine, et notamment l’avènement des thérapies ciblées qui apportent de nouvelles alternatives thérapeutiques, que par l’amélioration des techniques de diagnostic offrant une détection plus précoce de la maladie.
Quels facteurs impactent l’espérance de vie du cancer de l’ovaire ?
Les statistiques concernant l’espérance de vie du cancer de l’ovaire sont très générales, et il convient plutôt de tenir compte des caractéristiques particulières de chaque patiente et de chaque cancer pour établir un pronostic pertinent au cas par cas.
Votre équipe médicale pourrait établir votre pronostic en se basant sur vos propres antécédents médicaux et familiaux, le stade (étendue) au moment du diagnostic de votre cancer, son grade (agressivité) et ses caractéristiques particulières (marqueurs spécifiques, caractère génétique, etc.).
La réponse, parfois imprévisible, du cancer aux thérapies mises en œuvre est aussi un indice important du pronostic. Certaines tumeurs répondent parfois particulièrement bien à certaines thérapies, pour des raisons qui ne sont pas toujours élucidées.
Enfin, le choix des thérapies mises en œuvre, qui dépend tant de la stratégie proposée par l’équipe médicale que des volontés de chaque patiente, a aussi un impact crucial sur l’évolution de la maladie et les chances de guérison des patientes.
Comment interpréter les statistiques générales de survie au cancer de l’ovaire ?
Les statistiques générales de survie au cancer de l’ovaire sont classiquement établies au regard du taux de patientes encore en vie 5 ans après leur diagnostic. Après 5 ans, le risque de récidive est considéré comme faible, et la guérison est souvent durable, voire définitive.
Il est important de noter que les taux de survie nette à 5 ans ne tiennent pas compte du profil de chaque patiente, de ses antécédents médicaux ou familiaux, des traitements mis en œuvre et des caractéristiques de son cancer.
Ce sont des données générales établies au regard du type de tumeur et de son stade d’évolution au moment du diagnostic.
Aussi, pour deux patientes avec un cancer de l’ovaire de même stade, les statistiques générales seront similaires, mais le pronostic réel peut considérablement varier.
Par exemple, le taux de survie nette du cancer de l’ovaire, tous stades confondus, est de 45% à 5 ans, mais, dans les faits, on observe que les femmes de moins de 44 ans ont une espérance de vie significativement plus importante (environ 85% à 5 ans).
Les femmes de plus de 75 ans, quant à elle, ont un pronostic moins favorable (environ 20% à 5 ans). Toutefois, au sein même de cette tranche d’âge, des différences importantes peuvent exister, et cette donnée statistique ne peut pas s’appliquer à tous les profils.
Ces disparités entre les femmes jeunes et âgées peuvent s’expliquer par le fait que les tumeurs ovariennes sont plus faciles à diagnostiquer précocement chez la femme jeune, et/ou parce que les femmes âgées présentent davantage de comorbidités (maladies ou états non liés au cancer) affectant leur espérance de vie à 5 ans.
Statistiques générales sur l’espérance de vie du cancer de l’ovaire
Cancer épithélial de l’ovaire
Le cancer épithélial de l’ovaire représente environ 90 % de tous les cancers de l’ovaire diagnostiqués chaque année. Il s’agit donc de la tumeur communément désignée sous le nom de « cancer de l’ovaire ».
Cette tumeur, qui se développe à partir des tissus de l’épithélium, couche externe de l’ovaire, affecte essentiellement les femmes de plus de 50 ans.
Lorsqu’il est diagnostiqué au stade I de son évolution, son taux de survie à 5 ans et de 90 %. Plus précisément, il est de 94% au stade IA, 92% au stade IB et 85% au stade 1C.
Au stade II de son évolution, le taux de survie à 5 ans est de 78% au IIA, 73% au IIB et 57% au IIB.
Au stade III, le taux de survie à 5 ans est de 39% environ. Enfin, au dernier stade de son évolution, le stade IV, le cancer de l’ovaire présent un taux de survie à 5 ans d’environ 17 %.
Autres cancers de l’ovaire
Parmi les autres types de tumeurs ovariennes, on rencontre notamment la tumeur stromale, qui se développe à partir des cellules du stroma (couche interne) de l’organe et la tumeur germinale qui se développent à partir des cellules produisant les ovules.
Les statistiques de survie à 5 ans de ces tumeurs de l’ovaire rares présentent un pronostic plutôt favorable, de l’ordre de 95% (stade I), 78% (stade II), 65% (stade III) et 35% (stade IV) pour la tumeur stromale, et 98% (stade I), 94% (stade II), 87% (stade III) et 69% (stade IV) pour la tumeur germinale.