Les examens du diagnostic du cancer de l’ovaire : modalités et intérêts
Le diagnostic du cancer de l’ovaire est une procédure qui peut mobiliser différents examens permettant à la fois d’identifier formellement la maladie et de définir ses caractéristiques.
De fait, le cancer étant une maladie aux multiples facettes, chaque tumeur présente des caractéristiques et spécificités particulières, qui impactent l’élaboration du protocole de traitement le mieux adapté à chaque patiente.
Aussi, bien qu’elle puisse paraître longue, contraignante et anxiogène, la procédure de diagnostic est une étape clé de la prise en charge du cancer de l’ovaire, et sa précision est essentielle.
Diagnostic du cancer de l’ovaire: objectifs des examens
Les examens de diagnostic du cancer de l’ovaire visent à obtenir des preuves de l’existence de la maladie et, le cas échéant, des informations sur la maladie.
En effet, les symptômes d’un cancer de l’ovaire ne sont pas spécifiques à cette maladie, et ne permettent donc pas, à eux seuls, de poser un diagnostic fiable.
Aussi, lorsqu’un cancer est soupçonné, par exemple après l’observation de symptômes suspects (saignements vaginaux, douleurs pelviennes, etc.) ou après détection fortuite (à la palpation ou par imagerie médicale) d’une masse anormale dans la région pelvienne, des examens complémentaires sont indispensables pour établir un diagnostic.
Une fois le diagnostic de cancer de l’ovaire formellement établi, d’autres examens sont souvent nécessaires pour définir le stade (étendue) et le grade (agressivité) de la tumeur, mettre en évidence ses éventuels marqueurs spécifiques et bien délimiter son volume, sa forme et sa localisation.
Toutes ces informations seront mobilisées par l’équipe médicale pour sélectionner les thérapies les plus susceptibles d’être efficaces au cas par cas, dans le respect des volontés de chaque patiente.
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Modalités des examens de diagnostic du cancer de l’ovaire
Les examens de diagnostic du cancer de l’ovaire sont mobilisés lorsqu’une tumeur anormale a été détectée à la palpation ou par examens d’imagerie médicale, et/ou lorsque certains symptômes laissent suspecter une pathologie ovarienne au potentiel malin.
Le processus de diagnostic peut sembler long et comporter de nombreux examens successifs, parfois invasifs et anxiogènes.
En outre, certains de ces examens impliquent un traitement curatif, avant même que le diagnostic définitif de cancer ne soit établi. C’est par exemple le cas du prélèvement chirurgical.
Tout cela peut occasionner une grande confusion chez la patiente : il est important de poser toutes vos questions à votre équipe médicale pour bien comprendre l’importance et les modalités des examens de diagnostics qui vous seront prescrits.
Les différents examens de diagnostic du cancer de l’ovaire
Le diagnostic du cancer de l’ovaire débute typiquement par un examen clinique au cours duquel le praticien examine la patiente et la questionne sur ses symptômes, ainsi que sur ses antécédents médicaux et familiaux.
Il permet d’effectuer un bilan de santé, de rechercher des signes visibles ou palpables d’un cancer de l’ovaire localisé ou avancé et d’évaluer le degré de risque de cancer en fonction des antécédents, de l’état de santé et les habitudes de vie de la patiente.
À la suite de l’examen clinique, une échographie pelvienne et/ou endovaginale est couramment pratiquée pour rechercher l’existence de masses ou de lésions anormales visibles par ultrasons.
L’échographie permet de rechercher une tumeur, mais aussi de déterminer sa localisation exacte, sa taille, sa forme et son degré d’extension.
D’autres examens d’imagerie médicale, et notamment une IRM pelvienne, peuvent être mobilisés pour obtenir des images plus précises de la tumeur, ou pour rechercher une tumeur dont on soupçonne l’existence, mais qui n’a pas encore été décelée.
Les examens d’imagerie médicale sont également couramment indiqués dans le cadre d’un bilan d’extension, une étape du diagnostic visant à rechercher des signes de lésions distantes.
Dans ce cadre, un scanner du thorax, de l’abdomen et de la région pelvienne est habituellement réalisé. Il est parfois complété d’une IRM.
Des analyses sanguines et biochimiques font également partie des examens de diagnostic du cancer de l’ovaire.
Le dosage du CA 125 dans le sang, une protéine sécrétée par la plupart des tumeurs ovariennes, permet de suspecter l’existence d’une lésion qui n’aurait pas été détectée par les examens d’imagerie médicale, ou de surveiller l’évolution et la réponse aux traitements du cancer ovarien.
Il est important de noter que tous ces examens de diagnostic ne permettent pas d’identifier un cancer de l’ovaire, mais seulement de rechercher une masse ou lésion anormale.
Si une masse ou lésion anormale est trouvée, deux autres examens de diagnostic sont indispensables pour déterminer son caractère cancéreux : la biopsie et l’analyse anatomopathologique.
La biopsie dans le diagnostic du cancer de l’ovaire
La biopsie des ovaires est un examen qui consiste à prélever des fragments d’une masse anormale détectée à la palpation et/ou par imagerie médicale. Une fois prélevés, les tissus de cette masse sont envoyés en laboratoire pour être analysés : c’est l’examen anatomopathologique.
Il existe différents types de biopsies : prélèvement chirurgical, biopsie guidée par imagerie médicale et coelioscopie.
Au cours d’une biopsie guidée par imagerie médicale (échographie ou scanner) ou d’une coelioscopie (guidé par une petite caméra filaire introduite dans le domaine), seuls quelques fragments de la masse suspecte sont prélevés.
En revanche, lors d’un prélèvement chirurgical la totalité de la tumeur peut être ôtée, ainsi que les organes atteints.
Plus qu’un examen de diagnostic, le prélèvement chirurgical est donc parfois un traitement curatif (destiné à éliminer le cancer), qui survient avant même que le diagnostic définitif ne soit établi.
L’analyse anatomopathologique dans le diagnostic du cancer de l’ovaire
Une fois la biopsie réalisée, les fragments prélevés sont analysés au microscope en laboratoire. L’étude de l’anatomie des cellules tumorales constitue l’examen anatomopathologique.
C’est uniquement l’examen anatomopathologique qui permet de déterminer la nature cancéreuse de la tumeur. Le cas échéant, il permet également d’établir le stade et le grade de la tumeur, et d’identifier les caractéristiques propres à chaque tumeur ovarienne au cas par cas.
Lorsqu’un prélèvement chirurgical de la tumeur entière a été effectué, l’examen anatomopathologique permet de déterminer si l’ablation est bien complète, ou s’il est probable que des cellules cancéreuses soient restées dans l’organisme, induisant un risque de récidive.
En fonction des caractéristiques de la tumeur et du degré de risque de récidive, l’examen anatomopathologique oriente alors l’équipe médicale vers la stratégie thérapeutique adaptée au cas par cas.
Quand le risque de récidive est faible, le prélèvement chirurgical de la tumeur est parfois le seul traitement mis en œuvre. Si le risque de récidive est préoccupant, des traitements adjuvants (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, etc.) pourront être proposés.
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