Une sexualité est-elle possible après le cancer de l’ovaire ?
Le cancer de l’ovaire, comme tous les cancers de l’appareil reproducteur féminin, pose couramment la question de la sexualité. Une question intimement liée à la qualité de vie et à l’après-cancer, qui peut même toucher au statut matrimonial des patientes.
À l’heure actuelle, la problématique de la sexualité après un cancer de l’ovaire est malheureusement encore souvent taboue, peu évoquée auprès de l’équipe médicale.
Un état de fait qui laisse les patientes avec des questions sans réponse, des angoisses ou des idées erronées pouvant induire une appréhension des rapports sexuels, voire leur abandon.
Pourtant, il est parfaitement possible de retrouver une vie sexuelle épanouie après un cancer de l’ovaire. Le point clé est dans la communication entre les partenaires, autant qu’auprès de son équipe médicale.
Cancer de l’ovaire : les impacts de l’opération chirurgicale sur la fonction sexuelle
Il est essentiel de distinguer les notions de fonctions sexuelles et de fonctions reproductrices des ovaires. Le cancer de l’ovaire se traite couramment par l’ablation des ovaires, voire de l’utérus, ce qui entraîne une ménopause précoce et une infertilité irréversible.
Toutefois, les troubles de la fonction reproductrice n’empêchent aucunement les rapports sexuels. Après une intervention chirurgicale réalisée pour traiter un cancer de l’ovaire, il convient simplement d’attendre entre 4 et 8 semaines avant de reprendre les pénétrations sexuelles.
Ce délai est nécessaire à la bonne cicatrisation des tissus, notamment en cas de retrait de l’utérus, auquel cas le vagin peut présenter des sutures.
Lors de la reprise de l’activité sexuelle, il est essentiel d’être capable de communiquer avec son partenaire, de prendre le temps de se réapproprier son corps, et d’échanger avec son équipe médicale en cas de dyspareunie (douleurs lors des rapports sexuels) ou de tout autre symptôme (saignements, gènes, douleurs, etc.).
Cancer de l’ovaire : les impacts des traitements sur la sexualité
Au-delà de sa prise en charge chirurgicale, le cancer de l’ovaire peut également bénéficier de traitements de chimiothérapie.
La chimiothérapie tend à assécher et détériorer les muqueuses, ce qui peut engendrer un inconfort lors des relations sexuelles, provoquer des dyspareunies ou engendrer des saignements.
Dans la plupart des cas, ces effets secondaires de la chimiothérapie sont réversibles. Lorsqu’ils persistent, il est important de les signaler à votre équipe médicale pour bénéficier d’une prise en charge adaptée.
Cancer de l’ovaire : les impacts de la ménopause précoce sur la sexualité
Le retrait des ovaires (ovariectomie) bilatéral (des deux ovaires) entraîne une ménopause précoce chez les femmes non ménopausées.
La ménopause n’empêche pas les rapports sexuels, mais peut s’accompagner d’une diminution de la libido, une atrophie vaginale et des troubles de la lubrification vaginale.
Ces symptômes sont provoqués par la diminution du taux œstrogène dans l’organisme, hormones auparavant produites par les ovaires.
Il convient de noter que la ménopause peut également affecter l’humeur de la patiente, ce qui peut avoir un effet indirect, mais conséquent, sur le désir sexuel et la libido.
C’est un processus qui peut être anxiogène, car il s’accompagne de symptômes variés, tels que des bouffées de chaleur, des insomnies et des modifications corporelles parfois difficiles à vivre (pilosité, timbre de voix, silhouette).
Cancer de l’ovaire : les solutions pour un retour à une sexualité épanouissante
Bien que cela ne soit pas la norme, le protocole de suivi post-traitement du cancer de l’ovaire peut parfois inclure d’autres examens médicaux.
Des examens d’imagerie médicale, tels que l’I.R.M. et le scanner abdomino-pelvien, peuvent être réalisés en cas de suspicion de récidive. Ils tendent toutefois à manquer d’efficacité pour détecter les tumeurs de petite taille.
Une échographie et/ou une tomodensitométrie peuvent être réalisées en cas de doute, lorsque le dosage de CA 125 et/ou les symptômes de la patiente laisser supposer une récidive.
Enfin, la chirurgie exploratoire peut s’inscrire dans le suivi du cancer de l’ovaire post-traitement. Elle consiste à rechercher visuellement des signes de récidive par coelioscopie (petite caméra introduite dans l’abdomen) ou, très rarement, par laparotomie (ouverture pratiquée dans l’abdomen).
Étant donné le caractère invasif de cet examen, il est habituellement réservé à des cas particuliers, notamment aux essais cliniques et aux patientes dont la chirurgie oncologique de première intention n’a pas été complète.