Quels sont les symptômes d’un cancer du sein (signes avant-coureurs) ?
La plupart des cancers du sein ne présentent aucun symptôme visible, ce qui rend leur détection précoce particulièrement complexe.
La meilleure solution consiste sans nul doute à se livrer à des examens de dépistage réguliers (palpation, radiographie ou échographie mammaire) à une fréquence déterminée par votre médecin en fonction de votre âge et de vos antécédents.
Néanmoins, certains signes avant-coureurs peuvent apparaître : apprendre à les reconnaître est alors essentiel pour prévenir les risques de détection tardive !
Ci dessous une vidéo instructive dans laquelle le Dr Vannetzel présente les signes principaux qui pourraient être révélateurs d’un cancer (pas uniquement d’un cancer du sein)
Anatomie du sein
Symptôme cancer du sein : modification de la texture de la peau
Une peau qui change d’apparence au niveau de la poitrine peut être un des premiers signes du cancer du sein. La maladie peut en effet provoquer une inflammation des cellules de l’épiderme qui se manifeste de différentes manières.
Une sécheresse cutanée soudaine et localisée, des démangeaisons, des rougeurs, des desquamations ou un épaississement de la peau doivent vous alerter, bien que ce ne soient pas les symptômes les plus communs du cancer.
Ce type d’altération de l’aspect normal de la peau peut aussi être symptomatique de la maladie de Paget, une forme rare de cancer atteignant la peau du mamelon ou de l’aréole.
Les patientes présentent alors une plaie ulcérante, parfois accompagnée de saignements.
Dans 85% des cas, la maladie de Paget est associée à un carcinome canalaire infiltrant et est diagnostiquée par une biopsie de la zone affectée.
Symptôme cancer du sein: modification des ganglions lymphatiques
Les ganglions lymphatiques concernés par le cancer du sein sont situés sous l’aisselle et doivent normalement demeurer petits, ronds et indolores.
Si vos ganglions deviennent enflés et/ou douloureux, ce peut être le signe d’une infection bactérienne ou virale, mais également d’un cancer du sein.
Les ganglions sont en effet destinés à capturer les cellules dangereuses qui transitent dans votre organisme.
En cas de cancer, ils stockent donc des cellules cancéreuses et réagissent en conséquence, de manière plus ou moins virulente.
Dans de rares cas, les ganglions situés autour de la clavicule de la patiente peuvent aussi réagir à un cancer du sein.
Symptôme cancer du sein: gonflements des seins et masses
Un des symptômes les plus connus du cancer du sein est la fameuse masse ou « boule » qui peut être visible et/ou détectable à la palpation.
Il est, de fait, conseillé de s’auto examiner régulièrement pour surveiller l’apparition de masses qui pourraient laisser présager un cancer.
Cependant, il faut souligner que les masses du sein et de l’aisselle ne sont pas typiques du cancer du sein et peuvent révéler des pathologies toutes différentes (kystes mammaires, abcès, troubles hormonaux, etc.).
Un gonflement soudain, une modification de la forme du sein ou l’apparition d’asymétries de la poitrine constituent des signes qui doivent aussi être pris au sérieux.
Symptôme cancer du sein: écoulements mammaires anormaux
L’apparition de sécrétions anormales au niveau du mamelon doit également vous pousser à effectuer des examens de dépistage du cancer du sein, bien que ce type de symptôme soit le plus souvent associé à d’autres pathologies.
Les écoulements provoqués par le cancer du sein ne sont pas typiques de la maladie et peuvent présenter des teintes et textures très variées.
Les femmes qui allaitent, prennent la pilule contraceptive, suivent un traitement médical ou présentent des troubles de la thyroïde peuvent fréquemment être sujettes à des écoulements anormaux sans rapport avec le cancer du sein.
L’apparition de sécrétions mammaires doit cependant vous pousser à consulter afin d’écarter tout risque de tumeur, d’infection ou de pathologies hormonales.
Symptôme cancer du sein: rougeurs et/ou décolorations du sein
Le cancer du sein occasionne des modifications dans les cellules de l’épiderme qui peuvent conduire votre peau à se décolorer ou, au contraire, à foncer.
Une teinte rouge ou violette doit aussi être considérée comme anormale, bien que cela puisse aussi être dû à un choc ou à un traumatisme.
Symptôme cancer du sein: rétractation cutanée
Une rétractation cutanée est un petit creux qui se forme sur la peau à la façon d’une ride, d’une fossette ou de la peau d’orange.
Ce type de symptôme peut être associé à un cancer du sein inflammatoire, un cancer extrêmement agressif qui doit être pris en charge au plus tôt pour ne pas assombrir le pronostic de la patiente.
La rétractation cutanée est généralement causée par une accumulation de lymphe, phénomène qui peut aussi causer un gonflement anormal du sein ou d’une partie du sein.
Symptôme cancer du sein: mamelon et/ou sein douloureux
Le cancer du sein peut provoquer des changements cellulaires importants qui se traduisent parfois par des douleurs, tensions, gênes et sensations de brûlure dans la poitrine.
Si la plupart des cancers sont indolores, vous ne devez pas ignorer ces signes qui peuvent être associés à d’autres pathologies parfois gravissimes.
En cas de sensations anormales, douloureuses ou non, nous vous conseillons de consulter rapidement un professionnel de santé qui pourra déceler la cause de vos symptômes.
Symptôme cancer du sein: rétractation ou inversion du mamelon
Une modification de l’aspect du mamelon peut être un signe avant-coureur du cancer du sein, notamment lorsque le mamelon se rétracte vers l’intérieur, parfois jusqu’à s’inverser.
Symptômes du cancer du sein : photo du mamelon
Les changements de taille, de couleur et de texture doivent aussi vous alerter et vous amener consulter.
Il faut cependant noter que ce type de changements peut être dû à d’autres phénomènes, tels que des changements hormonaux.
Si vous observez des changements physiques au niveau de votre poitrine, nous vous recommandons de vous tourner vers un professionnel de santé qui pourra vous faire réaliser les examens nécessaires pour vous rassurer et détecter d’éventuelles pathologies.
L’auto examen est aussi recommandé pour détecter des signes avant-coureurs de maladie et vous assurer une prise en charge précoce en cas de cancer avéré.
8 conseils d’hygiène de vie pour réduire le risque de cancer du sein
En France, le cancer du sein touche plus de 58 000 femmes chaque année (chiffres 2018). Certains facteurs de risque peuvent être évités en adoptant quelques habitudes d’hygiène de vie au quotidien.
1. Pratiquer une activité physique régulière
Faire de l’exercice régulièrement permet de diminuer la masse graisseuse et le taux d’œstrogènes dans le sang, ce qui réduit les risques de développer un cancer du sein. Pratiquer quotidiennement, 30 minutes d’activité physique même douce (comme la marche) diminueraient de 25 % le risque de cancer du sein. Par ailleurs, la pratique régulière d’exercice réduit également le risque de développer d’autres cancers, comme le cancer du côlon, le cancer de l’endomètre, le cancer du rein…
2. Adopter une alimentation saine et équilibrée
Certaines habitudes alimentaires permettraient de réduire le risque de cancer du sein. Ainsi, il est conseillé de consommer des aliments riches en phyto-œstrogènes comme les graines de lin, le soja et le froment. Ces aliments sont cependant déconseillés aux femmes déjà diagnostiquées pour un cancer du sein ou celles ayant des antécédents de cancer mammaire au sein de leur famille. Il est préférable dans ce cas de demander conseil à votre médecin.
Une alimentation riche en fibres (notamment les fruits et les légumes) présente de nombreux bienfaits pour la santé et permet de réduire le risque d’être touché par une tumeur mammaire. Les lentilles, pois chiches, dattes, haricots blancs, ou pruneaux présentent des taux élevés de fibres. Par ailleurs, les aliments riches en acide folique (épinard, asperge, mâche…) et en lycopène (tomates, pamplemousse…) sont aussi à intégrer à son alimentation.
Les légumes dits crucifères (chou-fleur, choux de Bruxelles, brocolis, navet, cresson…) et les légumes jaunes oranges sont riches en glucosinolates, capables d’inhiber la prolifération des cellules et l’apparition des tumeurs, notamment les tumeurs mammaires. Consommer ces légumes régulièrement permet de réduire le risque tumoral.
Selon une méta-analyse menée sur plus de 19 500 patientes touchées par un cancer, la consommation de champignons constitue un facteur capable de réduire le risque de cancer du sein. Riche en antioxydant, cet aliment combat le stress oxydatif et la survenue d’une tumeur maligne. Les bénéfices sont observés, peu importe la variété de champignons, bien que les pleurotes ou les shiitakés comportent plus de L-ergothionéine (antioxydant puissant) que les champignons de Paris traditionnels.
En revanche, il faut éviter les aliments riches en graisse hydrogénée ou huiles végétales trans (comme les viennoiseries, les snacks apéritifs, les pizzas, les biscuits et tous les plats préparés d’une manière générale) et les aliments riches en acides gras saturés (crème fraîche, beurre, charcuterie…).
3. Arrêter la consommation de tabac
Fumer augmente considérablement le risque de développer un cancer, dont le cancer du sein. Arrêter de fumer est donc indispensable pour rester en bonne santé le plus longtemps possible, réduire le risque de voir apparaître une tumeur mammaire, et limiter le tabagisme passif à votre entourage qui peut, lui aussi, augmenter le risque de cancer.
4. Surveiller sa consommation d’alcool
L’alcool en excès stimule la surproduction d’œstrogènes capable d’augmenter le risque de cancer du sein. Par ailleurs, l’alcool ingéré se transforme en acétaldéhyde, une substance identifiée comme étant cancérogène. Limiter sa consommation d’alcool à 10 grammes maximum par jour (10 cl de vin, 25 cl de bière, 3 cl d’alcool fort et liqueur) permet donc de limiter le risque de cancer du sein, qui augmente de 7 % au-delà.
5. Réduire l’utilisation des produits cosmétiques et domestiques à risque
Les parabens et l’aluminium, que l’on retrouve dans nos produits cosmétiques (comme le déodorant), sont des substances chimiques qui pourraient augmenter le risque de cancer du sein en perturbant la fonction hormonale. Il est donc vivement recommandé de ne pas utiliser ce type de produits, même sur une courte durée.
Les produits ménagers comme la lessive, le savon ou la peinture sont par ailleurs composés de substances chimiques qui peuvent aussi perturber le fonctionnement hormonal et augmenter les chances de survenue d’un cancer. Il est conseillé de surveiller leurs étiquettes et d’éviter les solvants cancérogènes.
6. Bien dormir et se lever tôt
Un mauvais sommeil, de courtes nuits, une heure de coucher ou de lever trop tardive… sont autant de facteurs capables d’impacter notre santé et potentiellement augmenter le risque de cancer du sein. La qualité du sommeil est donc importante pour rester en bonne santé !
7. Avoir une première grossesse avant 30 ans et allaiter
Le risque de cancer du sein serait moins élevé chez les femmes ayant eu leur premier enfant avant leurs 30 ans en raison de la sécrétion d’une hormone (œstriol) en grande quantité à cette période de la vie. Celle-ci jouerait un rôle protecteur face à la maladie. Par ailleurs, chaque accouchement réduirait le risque de cancer du sein.
On sait également que l’allaitement maternel diminue le risque de voir apparaître une pathologie mammaire. Ce risque est réduit d’environ 4 % chaque année d’allaitement. Ces données s’expliquent par l’évacuation des cancérogènes des cellules mammaires au cours de la lactation, et de la sécrétion de prolactine capable d’accélérer la différenciation cellulaire des glandes mammaires.
8. Enfin, faites-vous dépister !
Le moyen le plus fiable pour prévenir un cancer du sein est de réaliser un dépistage régulier. En France, le dépistage du cancer du sein organisé concerne toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans et leur permet de bénéficier gratuitement d’une mammographie et échographie mammaire tous les deux ans. On rappelle que plus la maladie est détectée précocement, plus les chances de guérison augmentent.
Lire aussi notre article sur le dépistage du cancer du sein chez la femme âgée
Douleur à l’aisselle : les causes possibles
Une douleur à l’une ou aux deux aisselles peut être due à de nombreuses causes, notamment une tension musculaire, une dermatite de contact, un zona ou, dans certains cas, un cancer. Il est essentiel d’en trouver la cause exacte afin d’éviter toutes complications.
Votre douleur à l’aisselle peut parfois être un signe d’alerte d’une affection plus grave. Ci-après nous détaillons quelques-unes des causes courantes associées à une douleur à l’aisselle.
Douleur à l’aisselle originaire d’une tension musculaire
Plusieurs muscles de la poitrine et des bras peuvent être à l’origine d’une douleur à l’aisselle en raison d’une surutilisation ou d’une blessure.
Le grand pectoral est un grand muscle de la poitrine qui remonte jusqu’à l’épaule. Il peut être blessé en faisant du sport ou en soulevant des poids.
Le coracobrachial est un muscle de la partie supérieure du bras qui peut également être sollicité lors de la pratique d’un sport, comme le baseball ou le tennis.
En cas d’entorse de l’un de ces muscles ou d’autres muscles de la poitrine ou du bras, vous pouvez ressentir une douleur au niveau de l’aisselle.
Douleur à l’aisselle originaire de ganglions lymphatiques enflés
Le système lymphatique est un réseau de ganglions ou de glandes présents dans tout le corps. Ces ganglions produisent un liquide qui aide à combattre les infections.
Les ganglions lymphatiques sont concentrés près de l’aisselle, des deux côtés du corps, et s’ils gonflent, ils peuvent provoquer une douleur au niveau des aisselles.
Les causes du gonflement des ganglions lymphatiques sont les suivantes :
- Rhume ou grippe : Vos ganglions lymphatiques peuvent devenir enflés et sensibles si vous avez un rhume ou la grippe.
- Le lymphœdème : Le lymphœdème se produit lorsqu’un ganglion lymphatique est bloqué et que le liquide qui s’y trouve s’accumule. Ce gonflement peut être très douloureux.
- Lymphadénopathie. Les ganglions lymphatiques grossissent également. Elle résulte d’une infection du système lymphatique appelée lymphadénite.
Douleur à l’aisselle liée à un cancer du sein
Le cancer du sein est souvent indolore dans ses premiers stades, mais il peut provoquer un gonflement de l’aisselle, du sein ou de la clavicule. Si vous ressentez une douleur ou une grosseur mammaire, prenez rendez-vous avec votre médecin.
La cause de l’inconfort peut être une excroissance bénigne et il n’y a pas lieu de s’inquiéter, mais il est toujours plus sûr de consulter un médecin pour qu’il puisse vous ausculter.
Douleur à l’aisselle liée à une dermatite de contact
Certains déodorants ou détergents peuvent déclencher une réaction allergique au niveau des aisselles. Cela peut provoquer une dermatite de contact, une sorte d’éruption cutanée.
La dermatite de contact disparaît généralement si vous cessez d’utiliser les produits qui déclenchent votre réaction allergique. Les traitements anti-démangeaisons comme la crème à l’hydrocortisone, ainsi que les antihistaminiques, peuvent aider à réduire l’inflammation initiale.
Douleur à l’aisselle liée à une hidradénite suppurée
L’hidradénite suppurée ressemble à de l’acné sous les bras. Mais il s’agit d’un problème plus grave qui peut provoquer des cicatrices. Cette affection touche généralement les endroits où la peau est l’objet de frottements, comme les aisselles.
L’hidradénite suppurée peut provoquer des boules sur la peau, qui peuvent sécréter du sang ou du pus. Les médecins recommandent généralement des antibiotiques et des anti-inflammatoires pour traiter cette affection.
Douleur à l’aisselle liée à un Zona
Le zona est une autre affection cutanée qui peut provoquer des douleurs au niveau des aisselles.
Il s’agit d’une infection transmise par le virus varicelle-zona. Le zona provoque une éruption cutanée écailleuse et inconfortable qui apparaît généralement dans le dos, sur la poitrine ou sous les bras. Le virus peut également provoquer une sensation de brûlure ou de picotement.
Douleur à l’aisselle liée à une maladie de l’artère périphérique (MAP)
La maladie de l’artère périphérique est un rétrécissement des petites artères des bras et des jambes. Le sang est alors moins bien oxygéné dans les muscles et les tissus des membres.
Les muscles privés d’oxygène sont douloureux. Si vous souffrez de la maladie de l’artère périphérique dans un bras ou dans les deux, vous pouvez ressentir cette douleur au niveau de l’aisselle.
Les symptômes consécutifs à une douleur à l’aisselle
Selon la cause de votre douleur à l’aisselle, vos symptômes peuvent être très différents.
Les affections cutanées, comme l’inflammation des follicules pileux ou le zona, provoquent des éruptions cutanées ou d’autres symptômes visibles.
Les affections des ganglions lymphatiques peuvent provoquer un gonflement du bras ou de l’aisselle. Si d’autres ganglions lymphatiques sont touchés, vous pouvez également ressentir une douleur ou un gonflement au niveau de l’abdomen ou des jambes.
Les signes de cancer du sein peuvent inclure des changements dans la forme et la taille du sein. Une peau d’orange et une modification de l’aspect du mamelon peuvent également apparaître.
Le diagnostic de la douleur à l’aisselle
Votre médecin examinera votre aisselle et vous interrogera sur les autres symptômes que vous présentez. Votre médecin tentera également de comprendre quand la douleur a commencé. Il pourra également examiner votre gorge, vos oreilles et votre peau pour faciliter le diagnostic.
S’il soupçonne une affection des ganglions lymphatiques ou un cancer du sein, il pourra vous faire subir une analyse sanguine et éventuellement une biopsie du tissu d’un ganglion lymphatique ou, le cas échéant, d’une grosseur. L’analyse sanguine pourra inclure des examens plus approfondis et un test de dépistage des marqueurs spécifiques de l’affection suspectée.